LES QUESTIONS PIÈGES PRÉFÉRÉES
DES RECRUTEURS

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Il existe des « questions pièges », comme l’énumère l’article suivant, mais, le plus souvent, ce sont plus les candidats qui les considèrent comme telles que l’inverse. Car les recruteurs qui veulent vous piéger sont rares. Avant tout ils cherchent à vous connaître, à savoir qui vous êtes et si vous êtes LA bonne personne qui pourra assumer les responsabilités du poste pour lequel ils recrutent et qui pourra réussir à ce poste…

Savoir si vous serez en adéquation avec la culture et les valeurs de l’entreprise, si vous êtes capable de résister à la pression, si vous êtes un bon manager, organisateur, gestionnaire… selon les missions et les challenges à relever du poste… et les enjeux et le contexte de l’entreprise.

En réalité, ce sont souvent les candidats qui se piègent eux-mêmes avec un discours qui manque de clarté et de cohérence… alors préparez bien votre entretien, renseignez-vous sur le poste, l’entreprise… et sachez poser les bonnes questions en entretien et aborder les bons sujets… sans digresser !

Claire-Aude Latrobe-Hiriart

Les recruteurs aiment rarement les appeler ainsi. Il n’empêche : tous ont une question de prédilection qui, selon eux, en dira toujours plus sur le candidat qu’un long CV. Voici cinq exemples pour mieux s’y préparer.

« Parlez-moi de vous… »

L’entretien commence souvent avec cette question courante mais pas anodine. « Quand ils pensent à une question piège, les candidats imaginent souvent des questions fourbes, observe Yves Marie du Poset directeur du cabinet Piloter sa carrière. Pourtant, ce sont souvent les questions les plus banales qui en diront le plus long sur le candidat. »

Daniel Porot, consultant et auteur du livre 101 questions pièges de l’entretien d’embauche, confirme. « Souvent, les candidats tombent dans le panneau. Ils ont préparé un long laïus et ne parlent souvent que de ce qu’ils savent faire, traduisant ainsi un certain stress. Or, le bon candidat est celui qui va faire parler le recruteur. »

Vous vous démarquerez davantage avec une réponse très courte et une relance rapide. Demandez, par exemple, à votre interlocuteur quel aspect de votre profil l’intéresse le plus.

« Quelles sont vos qualités et vos défauts ? »

Un recruteur n’a pas toujours besoin de poser des questions compliquées pour se forger une opinion. « Quand on vous demande vos qualités et vos défauts, voilà typiquement une question piège que le candidat attend, mais où il répond mal une fois sur deux, poursuit Daniel Porot. »

Parmi les deux réponses qui énervent les recruteurs, il cite les classiques faux défauts – perfectionniste ou têtu par exemple – ou les réponses « sandwiches » artificielles – trois qualités, trois défauts et une dernière qualité pour faire digérer l’ensemble.

« Pour moi, les candidats les plus sincères et les plus intelligents sont ceux qui citent un vrai défaut, qu’ils essaient de corriger, mais qui reste peu préjudiciable au poste convoité. Je me souviens ainsi d’un diplômé de HEC qui a confessé sa peur de parler en public. En même temps, on lui proposait un poste d’analyste, pas de relations publiques… »

« Vous aimez le bleu ? Et le yaourt ? »

Mais, on ne peut pas tout anticiper et même si elles ne sont pas légion, on n’est jamais à l’abri d’une question… déconcertante. Imaginez qu’on vous demande : combien de fois par jour les aiguilles d’une montre se chevauchent-elles ?

« Le recruteur cherche simplement à tester le sens de l’analyse critique, et attend avant tout une réponse sincère et construite », tempère Fabrice Coudray, directeur chez Robert Half. Dans ce cas, n’hésitez pas à raisonner tout haut pour expliquer votre cheminement. Pour info, les deux aiguilles des heures et des minutes se chevauchent 25 fois en 24 heures. Mais pas de panique si vous séchez : « on pourra jouer sur l’humour ou retourner la question sans y répondre. »

Tout peut arriver. « On peut aussi vous demander pourquoi vous portez du bleu ou si vous aimez le yaourt, commente Yves Marie du Poset. Face à des questions qui n’ont pas de sens, on cherche juste à tester votre répartie. »

« Pourquoi avez-vous quitté votre ancien poste ? »

Arrive un instant parfois critique : le moment d’évoquer votre dernier poste occupé et, surtout, pourquoi vous êtes parti ou voulez démissionner.

« Tout est une question de rhétorique, insiste Yves Marie du Poset également auteur d’un livre sur les entretiens de recrutements. Votre futur patron sera très sensible à la façon dont vous parlerez de votre dernier environnement de travail. Il vaut mieux éviter de dire qu’on s’y ennuyait ferme, qu’on était trop bon pour son ancien poste ou que son chef était un abruti. »

Plutôt que de se valoriser, ce candidat risque en effet de passer pour un franc-tireur prétentieux qui pourrait fragiliser sa nouvelle équipe. En revanche, il dira exactement la même chose, et de façon plus positive, en invoquant une « envie de nouveauté » ou le « désir d’un nouveau challenge »…

Vous avez des questions ?

Enfin, il serait dommage de laisser le recruteur sur une mauvaise impression. « C’est l’un des faux pas les plus courants, constate Daniel Porot. Trop souvent, quand on demande au candidat s’il a encore des questions, il répond non. Ou alors, il en rajoute une couche sur ses compétences finalement sans s’intéresser à la boîte qui pourrait l’employer. Or une ou deux questions seront toujours appréciées. »

Le cabinet Robert Half, lui, propose de préparer une antisèche avec une dizaine d’interrogations pertinentes avant l’entretien. À la fin, il en restera toujours un ou deux sujets que le recruteur n’aura pas évoqués. Par exemple, vous pouvez poser une question pointue sur la place de l’entreprise dans son secteur. Ou, plus simplement, sur la culture d’entreprise ou la principale difficulté du poste. « Attention, le piège, ici, serait de parler salaire, prévient Daniel Porot. Il y a aussi des questions qu’on ne pose pas tant qu’une proposition d’embauche n’a pas encore été faite ! »

Céline Chaudeau © Keljob – Janvier 2012

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