CV, ENTRETIEN : COMMENT JUSTIFIER
UN TROU DANS SA CARRIÈRE

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Un trou dans sa carrière n’est pas honteux et vous n’avez pas ni à le cacher ni à vous justifier. L’important est de présenter vos choix, ou non-choix, et d’expliquer ce que ça vous a apporté, appris ou ce que vous avez fait pendant cette/ces période(s) sans vous étendre plus que nécessaire. N’hésitez pas à recentrer la discussion sur l’essentiel : ce que vous pouvez apporter au poste et à l’entreprise !

L’article ci-après vous aidera à mieux présenter, dans votre CV et en entretien, ces fameux trous que chacun peut rencontrer dans son parcours.

Claire-Aude Latrobe-Hiriart

Chômage, congé maternité, année sabbatique… Pas évident de composer avec des périodes non-travaillées. Faut-il les mentionner sur son CV ? Comment en parler lors de l’entretien ? Les conseils de 4 professionnels du recrutement.

Mentir : l’erreur à ne pas faire

Certains candidats sont tentés de masquer leurs périodes non travaillées en modifiant les dates de leurs expériences sur leur CV. Une bien mauvaise idée selon Michel Vanoverberghe, directeur du bureau nantais de RH Partners : « nous ne sommes pas dupes sur les périodes blanches, durant lesquelles les candidats n’ont pas travaillé ».

Une lecture rapide lui permet d’avoir un faisceau de présomptions sur la réalité des dates mentionnées sur un CV. Et en entretien, il lui suffit de « poser quelques questions pour rapidement s’apercevoir si le candidat a menti. S’il triche d’un mois, ce n’est pas grave. Si c’est sur six mois, c’est plus problématique. »

Christelle Conte est encore moins indulgente. La consultante en recrutement chez Manpower considère qu’il n’y a « rien de pire qu’un mensonge sur un CV ». Elle prévient les Pinocchio que les recruteurs professionnels « demandent systématiquement les certificats de travail et contrôlent les références. S’il y a triche, c’est rédhibitoire. Je ne donne jamais suite à la candidature », avertit-elle.

Jouer la carte de la transparence

La vie n’a rien d’un long fleuve tranquille. Une carrière non plus. « Les mentalités ont évolué à ce sujet, observe Jean-Yves Reynaud, directeur du cabinet de recrutement Hexagone RH. On a le droit d’avoir des enfants et de vouloir les élever ou d’avoir besoin d’un break ». Quant au chômage, « ce n’est pas une honte ». Selon lui, il faut donc être honnête, rappelant que « l’entretien permet de tout expliquer ».

Ceux qui ne sont pas à l’aise avec leur parcours « à trous » peuvent toujours opter pour un CV par compétences. « Il consiste à présenter ses compétences avec exemples à la clé, mais sans préciser les dates d’exercice de ces compétences », explique Michel Vanoverberghe. Mais sachez que la plupart des recruteurs sont gênés par ce type de CV et attendez-vous à de multiples questions durant l’entretien.

Comment parler d’une période de chômage

Le chômage est une réalité économique et sociale. « C’est un aléa de carrière, qui est subi et non voulu par le candidat », indique Joséphine Drilhon-Rouzade, responsable des ressources humaines au sein du groupe Atac.

Pour autant, elle considère, comme ses confrères, qu’il n’est pas nécessaire d’indiquer sur son CV ses périodes chômées. « Il ne faut pas le mettre en avant, on le devine aisément, affirme-t-elle. Ce qui compte, c’est la manière d’en parler durant l’entretien. On veut savoir comment le candidat a géré cette période-là, comment il a organisé sa recherche d’emploi, quelle est sa faculté de rebondir… » Bref, il faut en tirer quelque chose de positif.

La parentalité n’est pas un défaut !

En théorie, une femme n’a pas à justifier sa maternité et un père n’a pas à légitimer son congé parental. « Cela relève de la vie privée. L’employeur n’a pas le droit d’aborder le sujet. Cela pourrait être perçu comme de la discrimination », rappelle Michel Vanoverberghe. Il conseille cependant de mentionner – « brièvement, en une ligne » – son congé maternité ou parental sur son CV. « Cela évite que le recruteur ne se pose trop de questions. »

Quoiqu’il en soit, durant l’entretien, il convient de positiver cette période d’inactivité professionnelle. Selon Christelle Conte, « il faut trouver une logique en fonction de son parcours personnel ». Une mère de famille peut avoir pris du recul sur sa vie professionnelle et reprendre sa carrière plus investie et plus motivée. Un père sera plus épanoui s’il a le sentiment d’avoir tenu son rôle à plein temps. « Dans tous les cas, il faut être en mesure d’expliquer ses choix », résume Jean-Yves Reynaud.

Un congé sabbatique : un atout à na pas négliger

Hormis une année passée à bronzer sous le soleil des tropiques, un congé sabbatique est souvent perçu comme une pause bénéfique. « Ce type d’expérience apporte plein de choses sur un plan personnel. Un voyage témoigne par exemple d’une personnalité, d’un état d’esprit, d’une capacité d’organisation », considère Joséphine Drilhon-Rouzade, qui conseille de les notifier sur son CV. « Il faut souligner les bénéfices et les apports de son congé sabbatique, en valorisant ce qui peut être transférable à l’entreprise », ajoute la responsable RH.

La maladie appartient à la sphère privée

« La maladie n’a pas sa place sur un CV », insiste Christelle Conte. Durant l’entretien, le candidat a le choix d’en parler ou non. « Il peut simplement justifier sa période blanche, sans s’étendre sur la question », suggère Joséphine Drilhon-Rouzade.

Geoffrey Dirat © Keljob – Juin 2011

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